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Bouts de chandelles

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25.04.2025

Le gouvernement du Québec a discrètement annoncé en mars dernier qu’il retirait les fonds qu’il verse à plusieurs organismes montréalais en aide à l’emploi. Ces coupes menacent notamment la survie du Centre N A Rive, un organisme communautaire spécialisé en alphabétisation et en insertion sociale où j’ai été bénévole dans ma vingtaine.

Pour tout dire, je ne crois pas que je serais exactement la même femme si ce n’était pas du Centre N A Rive. Étant donné la menace existentielle qui plombe sur ce centre, je veux prendre un moment pour expliquer pourquoi.

Le Centre N A Rive est l’un des piliers fondateurs de la présence haïtienne à Montréal. Pour résumer très rapidement une histoire complexe, disons que les Haïtiens qui sont arrivés au Québec dans les années 1940, 1950 et 1960 étaient principalement des intellectuels en exil fuyant la dictature de François Duvalier. À partir des années 1970 s’est ajoutée à Montréal une immigration économique, composée en partie de gens issus des classes populaires.

C’est ainsi qu’en 1972 ont été fondés la Maison d’Haïti et le Bureau de la communauté haïtienne de Montréal (BCHM), où le Centre N A Rive est né — d’abord comme projet, en 1973, puis comme organisme indépendant. Ces organismes ont été les premiers — et donc, longtemps, les seuls — lieux où les intellectuels engagés d’Haïti pouvaient s’organiser pour faciliter l’accueil au Québec de leurs compatriotes moins privilégiés.

Depuis ses origines, le Centre N A Rive a l’alphabétisation comme l’une de ses missions centrales. Il faut comprendre qu’avec la........

© Le Devoir