Un tournant à l’avantage du patronat
En 1977, le gouvernement du Parti québécois (PQ) de René Lévesque affichait en toute connaissance de cause un préjugé favorable envers les travailleurs en interdisant le recours aux briseurs de grève dans un conflit de travail. La réforme eut un effet majeur pour rétablir l’équilibre entre les travailleurs syndiqués et les employeurs dans les négociations. Près d’un demi-siècle plus tard, c’est un geste tout aussi important que le gouvernement Legault s’apprête à faire avec son projet de loi 89, en adoptant une définition radicalement différente de l’équilibre.
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a présenté la semaine dernière le projet de loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lockout. Le projet de réforme, qui a pris les centrales syndicales de court, concerne les grèves dans le secteur de l’éducation, le monde municipal et le secteur privé.
Le ministre Boulet veut introduire une nouvelle catégorie de services minimaux à maintenir en cas de grève, à définir entre les parties syndicales et patronales. À défaut d’une entente, le Tribunal administratif du travail (TAT) serait appelé à trancher. S’inspirant du Code du travail........
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