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Le dernier Ken Dryden

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13.09.2025

Depuis l’annonce de la mort de Ken Dryden, on a beaucoup parlé, à juste titre, de ses exploits comme gardien de but du Canadien de Montréal et de ses réussites professionnelles, en gestion du sport comme en enseignement et en politique fédérale. Parmi les ouvrages qu’il a publiés, on a principalement retenu The Game (Le match), son grand livre de 1983 à propos de son parcours sportif montréalais. On a cependant laissé dans l’ombre ce qui sera son dernier livre, The Class (2023).

Or cet essai est révélateur du regard que jetait l’ex-numéro 29 sur le monde, et pas seulement celui du hockey. De 1983 à 2023, il aura été obsédé par les effets du passage du temps et par la mémoire.

Qu’est-ce que The Class ? De 1960 à 1965, au Etobicoke Collegiate Institute (ECI), des enfants torontois, dont Dryden, ont constitué la « Brain Class » (« le groupe des bollés », dirait-on au Québec). La plupart sont restés dans la même classe pendant toute cette période. Sélectionnés en fonction de leurs notes et d’un examen d’admission, ces élèves de 9e année en 1960 (ils ont 13-14 ans) sont l’incarnation de la classe moyenne et du baby-boom et, à ce titre, ce sont des privilégiés : « We were the baby boomers, a historically privileged cohort. » L’avenir leur ouvrait largement les bras. Les expériences communes n’ont pas bouleversé leur vie, mais elles leur ont permis d’être mieux à même d’affronter le monde qui s’offrait à eux dans son apparente richesse.

Leurs parcours étaient à la fois semblables (des enfants d’une banlieue ontarienne en expansion,........

© Le Devoir