La grande mue
Bec et ongles. L’administration américaine s’est battue autant qu’elle le pouvait pour maintenir une paroi de Plexiglas entre un père et son enfant, né pendant sa détention. Il aura fallu une décision judiciaire pour que l’homme ayant agi comme médiateur lors des manifestations sur le campus de l’Université Columbia puisse prendre son nouveau-né dans ses bras.
Il serait erroné de présumer que c’est parce que l’administration a choisi un camp ou un autre dans le conflit. La visite du président au Moyen-Orient a d’ailleurs démontré qu’il n’avait finalement qu’assez peu de considération pour l’État hébreu (qu’il a laissé en marge de nombre de discussions), de la même manière que sa volonté de défendre la communauté juive américaine contraste singulièrement avec la proximité entre son entourage et les milieux néonazis.
Le camp qu’a choisi l’administration américaine est celui des intérêts personnels du président, au mépris de toute considération éthique (en attestent les galas payants qui mettent en marché la présence du président), c’est celui de l’incertitude, de l’imprévisibilité et de la cruauté.
Les germes de ces politiques préexistaient largement. Cela fait longtemps que le Service d’immigration et des douanes (abrégé en « ICE » en anglais) développe des pratiques turpides, à la marge de la loi, voire hors du droit. Depuis longtemps, cette agence recourt officiellement à des ruses (des employés se présentant faussement comme des représentants religieux ou des policiers) pour entrer chez ceux qu’elle veut arrêter. Depuis longtemps, ses agents « expérimentent » des politiques qui n’ont pas été avalisées et qui finissent par être invalidées par les juges — non sans dommages.
Depuis longtemps, les........
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