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En Libye, un espionnage massif de fabrication française

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26.01.2025

La société Amesys n’ignorait pas que son « outil d’interception numérique », vendu aux services de renseignements libyens, pouvait servir à traquer des opposants au régime, selon un rapport d’experts que l’Humanité a pu consulter.

(Photo Jack Guez/AFP)

Au tribunal de Paris, le procès du financement libyen de la campagne électorale de 2007 de Nicolas Sarkozy devrait très bientôt aborder un dossier particulièrement sordide : l’affaire Amesys. Cette société, née en 2007 de la fusion des entreprises i2e et Artware, a fourni au dictateur Mouammar Kadhafi un outil d’espionnage de masse, le logiciel Eagle, au terme d’un contrat de 15,5 millions d’euros signé avec le chef des services de renseignements libyens, Abdallah Senoussi – formation d’ingénieurs locaux et suivi à distance des bugs compris. Déployé en Libye à partir de 2007, ce système permettait, au moyen d’une sonde, d’intercepter l’ensemble des communications entrantes et sortantes du pays. Objectif, dans ce pays où la pratique de la torture était quotidienne : la traque des opposants au régime.

Six d’entre eux, ayant survécu aux persécutions, se sont constitués partie civile,

© L'Humanité