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Wolinski, Cabu, Tignous, Honoré, Elsa Cayat… Ces vies fauchées par la haine intégriste

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08.01.2025

Piliers de la rédaction de Charlie Hebdo, visiteurs de passage ou policiers, ils ont été froidement assassinés par les frères Kouachi. Un bain de sang qui devait inaugurer, en France, un cycle d’attentats meurtriers.

Ceux qui l’aimaient l’appelaient Frédo. Frédéric Boisseau, 42 ans, chef d’équipe de maintenance pour la Sodexo, visitait, avec son collègue et ami Jérémy, une série de locaux dont ils allaient avoir la charge. Ils étaient dans la loge de l’immeuble de la rue Nicolas-Appert lorsque les frères Kouachi sont entrés, ont demandé où était Charlie et ont tiré sur ce salarié et père de famille que tout son entourage décrit comme très travailleur, jovial et fraternel. Premier tué, il a été le dernier enterré.

Lorsque Tignous dessinait un personnage qu’il abhorrait, grand patron, ténor de droite, intégriste de tout poil, il l’entourait de mouches pour mieux le tacler. Toute son œuvre, à la fois irrévérencieuse et d’une grande sensibilité, témoigne de ses convictions et de ses engagements. Tignous, Bernard Verlhac pour l’état civil, venait d’un milieu ouvrier. Formé à l’École Boulle, il n’a jamais oublié ses origines modestes et s’est employé, toute son existence, à aider ses jeunes confrères et à intervenir dans les écoles.

Chloé Verlhac, veuve de Tignous : « Tu rêvais d’être libre et je te continue »

Journaliste politique, homme de conviction, il avait le projet, confiait à l’Humanité son épouse Chloé Verlhac, de travailler sur les tribunaux des prud’hommes et sur les femmes battues, « parce que ça le dépassait ». Il a dessiné pour de nombreux titres, dont l’Humanité dimanche, pendant la décennie 1990, et Marianne. Il était, de l’avis général, « un vrai gentil ». Tignous mettait aussi un point d’honneur à être, de longue date, le délégué syndical de Charlie Hebdo. Fauché par les terroristes à l’âge de 57 ans, il était père de quatre enfants.

L’humour, ce n’est pas méchant. C’est juste une façon de voir le monde et de ne pas croire tout ce qu’on nous raconte », expliquait Georges Wolinski, en janvier 2011 dans l’Humanité. Lui a passé sa vie à dessiner, avec une sacrée insolence, de Charlie Hebdo à Action en passant par........

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