« Le serment de Henri et Marcel » : Krasucki et Dassault, un lien indestructible forgé par l’épreuve des camps
Florent Muller, Frédéric Capron et Matthieu Parmentier ont réalisé un documentaire, en quatre parties de 20 minutes, sur le lien qui unissait deux hommes totalement opposés sur l’échiquier social, Henri Krasucki, le syndicaliste CGT et communiste, et l’industriel Marcel Dassault.
L’un était ouvrier, puis dirigeant de la CGT, l’autre capitaine d’industrie. Au moment de leur rencontre, dans le camp de concentration de Buchenwald, en 1944, le premier avait 19 ans, le second 52 ans. Ils n’appartenaient ni au même milieu social, ni à la même génération et ne défendaient évidemment pas les mêmes intérêts.
Pourtant, Henri Krasucki et Marcel Dassault n’ont jamais rompu les ponts, parce qu’ils ont vécu la même horreur nazie, parce qu’ils ont subi le même antisémitisme, parce qu’aussi et surtout ils ont prêté le serment, à la libération du camp, de combattre toute leur vie la haine et ses conséquences. Car ce que raconte ce film, avant tout, c’est la place des communistes et leur rôle dans la résistance, de façon complètement transpartisane. C’est à la protection des communistes à Buchenwald que Dassault a dû la vie.
Le documentaire a d’ailleurs du mal à relier les deux hommes. Il développe, de façon parallèle, la vie de chacun d’entre eux : Marcel Bloch, qui prendra après-guerre le nom de résistant de son frère, Dassault, est issu d’une famille bourgeoise. Passionné d’aéronautique, il devient ingénieur et créé des modèles très innovants, notamment pour l’armée. Radical-socialiste, il envoie en douce des bombardiers aux républicains espagnols, file une semaine de........
© L'Humanité
