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Des condamnations allant jusqu’à 66 ans de prison contre les opposants : en Tunisie, Kaïs Saïed a détruit tous les fondements de l’État de droit

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23.04.2025

Le verdict est tombé. Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé, samedi 19 avril, des peines de 13 à 66 ans de prison à l’encontre d’une quarantaine d’accusés reconnus coupables dans l’affaire du « complot contre la sûreté de l’État ». Un tournant historique pour le pays dont le président, Kaïs Saïed, a détruit tous les fondements de l’État de droit.

C’est un procès historique et ubuesque à la fois où le juge n’a même pas pris la peine de s’encombrer de réquisitoire ou de plaidoiries et de la défense. Un simulacre, une « mascarade », comme l’ont dénoncé unanimement les avocats, dont certains ont été interdits d’accès dans le tribunal, de même que les journalistes. Le verdict est d’une sévérité extrême : entre 13 et 66 ans de prison à l’encontre d’une quarantaine de prévenus, tous militants politiques ou associatifs, avocats ou journalistes.

Tous étaient poursuivis dans le dossier dit du « complot contre la sûreté de l’État », initié voici deux ans par une vague d’arrestations massives. Les chefs d’accusation seraient risibles s’ils n’étaient pas aussi graves, et les condamnations aussi lourdes : complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État, constitution ou appartenance à un groupe terroriste, attentats visant à modifier la forme du gouvernement ou inciter à la guerre civile, provocation de troubles, meurtres et pillages en lien avec des actes terroristes.

Sur les quarante accusés, neuf sont aujourd’hui détenus dans les prisons tunisiennes, dont six, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj, Khayem Turki, Abdelhamid........

© L'Humanité