Bombardements en Asie du Sud : entre l’Inde et le Pakistan, la crainte d’une guerre totale
Après un attentat dans la région contestée du Cachemire, l’Inde a bombardé plusieurs lieux pakistanais dans la nuit du 6 au 7 mai. Les deux pays, dotés de l’arme nucléaire, se livrent à une escalade qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques et a déjà causé la mort d’une cinquantaine de personnes.
Antonio Guterres a eu les mots justes. « Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire entre l’Inde et le Pakistan », a déclaré le secrétaire général de l’ONU mercredi 7 mai. Mais, une nouvelle fois, il n’a que les mots. La nuit même, l’armée de terre, de l’air et la marine indiennes bombardaient plusieurs localisations pakistanaises.
L’opération conjointe « Sindoor », du nom de la poudre rouge qui recouvre les fronts et cheveux des femmes hindoues mariées, avait pour but de venger l’attentat – non revendiqué – de Pahalgam, le 22 avril dernier. Vingt-six personnes avaient été tuées dans cette ville du Jammu-et-Cachemire, le nom de la province cachemirie contrôlée par l’Inde. Depuis, Delhi et Islamabad sont à couteaux tirés, et 48 personnes ont été tuées.
Rehana Saeed Hashmi est docteure en sciences politiques à l’université du Pendjab. Elle habite à Lahore, à quelques kilomètres de la frontière indienne et de trois des cibles indiennes. « Il était environ 1 h 30, donc la plupart des Pakistanais dormaient, explique-t-elle. Mais, à partir de l’aube, nous avons tous vu les informations, particulièrement dans le Pendjab, qui disaient que les Indiens avaient frappé une mosquée en affirmant que c’était un repaire terroriste. »
Si le gouvernement indien qualifie son assaut de « ciblé, mesuré et de nature non escalatoire », au moins 31 personnes ont été tuées cette nuit. Dans un communiqué, Masood Azhar, le leader du mouvement islamiste Jaish-e-Mohammed, indique qu’une dizaine de membres de sa famille sont morts dans le bombardement de la........
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