Il y a 30 ans, Ibrahim Ali mourait sous les balles du FN
En 1995, à Marseille, Ibrahim Ali, 17 ans, était assassiné par des colleurs d’affiches du Front national en raison de ses origines comoriennes. Un crime raciste qui a laissé des blessures encore vives dans la cité phocéenne.
Ce devait être un jour comme un autre, mais ce fut son dernier. Le 21 février 1995, au carrefour des Quatre-Chemins-des-Aygalades à Marseille (Bouches-du-Rhône), Ibrahim Ali, 17 ans, sort de répétition avec son groupe de rap, B.Vice. Avec les neuf autres membres de la bande, le jeune homme d’origine comorienne n’a qu’un horizon en tête : un gala de lutte contre le sida à Vitrolles, dans lequel ils doivent se produire.
Il faut donc travailler, travailler encore, pour faire grosse impression. Ce sera leur moment. D’autant plus que l’heure est au rap. Depuis le début des années 1990, NTM, IAM, Ménélik ou le Ministère A.M.E.R triomphent en tête du Top 50. Alors, pourquoi pas eux ?
Ibrahim habite dans le quartier de La Savine. Quarante minutes à pied, dix en bus. Le calcul est vite fait. Un car passe à sa hauteur. Il s’élance pour le rattraper, flanqué de ses amis. Sur son chemin, trois hommes. Trois colleurs d’affiches, militants du Front national de Jean-Marie Le Pen. Sans aucune raison autre que la haine contre leur couleur de peau, des détonations suivent.
Les militants d’extrême........
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