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L’assureur en ligne Alan décroche les contrats de plusieurs ministères et agace les mutuelles

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08.01.2025

Fondé en 2016, l'assureur 100 % en ligne, fleuron de la « start-up nation », coupe dans les coûts et bouscule les acteurs du secteur.

C’est une incursion très remarquée qui fait jaser le monde de l’assurance. Ces derniers mois, la société Alan, une start-up du secteur, a décroché plusieurs contrats de taille dans la sphère étatique. A compter du 1er janvier 2025, elle prend la place de la MGEN, première mutuelle de la fonction publique, et de la Mutuelle nationale territoriale (MNT), pour gérer l’assurance santé complémentaire des assistants parlementaires. Soit 2 500 personnes en incluant les ayants droit (époux et enfants)…

C’est une incursion très remarquée qui fait jaser le monde de l’assurance. Ces derniers mois, la société Alan, une start-up du secteur, a décroché plusieurs contrats de taille dans la sphère étatique. A compter du 1er janvier 2025, elle prend la place de la MGEN, première mutuelle de la fonction publique, et de la Mutuelle nationale territoriale (MNT), pour gérer l’assurance santé complémentaire des assistants parlementaires. Soit 2 500 personnes en incluant les ayants droit (époux et enfants).

Elle a également remporté, au nez et à la barbe d’acteurs établis comme Allianz et la Matmut, la couverture des 3 900 agents des services du Premier ministre, qui incluent des entités comme la CNIL et le Défenseur des droits. Surtout, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a opté pour Alan pour couvrir ses 45 000 agents et leur famille, ce qui représente potentiellement 59 000 individus. Le contrat, qui peut durer jusqu’à six ans, tournerait autour de 400 millions d’euros.

Ces succès commerciaux interviennent à la faveur d’un contexte propice aux nouveaux entrants

Ces succès commerciaux interviennent à la faveur d’un contexte propice aux nouveaux entrants. A partir de 2025, la loi Dussopt oblige la fonction publique à signer des contrats collectifs d’assurance santé pour s’aligner avec les pratiques du secteur privé.

Jusque-là, les 4,5 millions d’agents de l’État et des collectivités locales s’assuraient individuellement en santé et prévoyance, majoritairement auprès de mutuelles issues du secteur public comme MGEN, qui détiennent plus de la moitié du marché. « C’était un domaine très peu pénétré par les assureurs privés. La réforme rebat les cartes », explique un dirigeant du secteur.

Tarifs low cost

L’irruption d’Alan, entreprise 100 % numérique qui fêtera ses 10 ans en 2026, commence à agacer les mutuelles. Celles-ci lui reprochent de pratiquer le dumping tarifaire, c’est-à-dire de vendre à perte pour gagner ces gros contrats, faire grossir sa base de clients et, ainsi, rassurer ses investisseurs. MGEN a même tenté, sans succès, de contester au tribunal la procédure d’attribution du marché au ministère de la Transition écologique.

Les syndicats du ministère, qui ont leur mot à dire sur le choix du prestataire bien que la décision finale soit prise par l’employeur, s’inquiètent que le contrat ait été confié à un acteur encore non rentable. De fait, Alan a enregistré une perte nette de 72 millions d’euros en 2022, puis de 59 millions en 2023 – pour........

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