Gestion durable des ressources naturelles : innovations agricoles en Afriqu...
De nos jours, l’agriculture en Afrique subsaharienne se retrouve face à des défis environnementaux de plus en plus pressants. La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) estime que jusqu’à deux tiers des terres arables en Afrique sont touchés par la dégradation des sols et cette détérioration affecte directement au moins 485 millions de personnes, soit environ 65% de la population africaine (ELD et UNEP, 2025). Dans ce contexte, des solutions agricoles innovantes et adaptées aux réalités locales deviennent indispensables. Pour répondre spécifiquement à la dégradation des sols, des pratiques de gestion durable des terres sont développées. Ces pratiques sont généralement mises en route par les acteurs politiques, de la recherche, du développement et de l’ingénierie agricole. Cependant, toutes les innovations ne sont pas adoptées immédiatement. Les agriculteurs optent souvent pour un « stockage » des techniques – une conservation stratégique des pratiques apprises, pour les adapter ou les déployer plus tard en fonction de leurs besoins. Ce phénomène reflète une capacité d’adaptation et une résilience souvent sous-estimée. Des modèles de diffusion des innovations basés sur les mécanismes de conservation et de partage des innovations par les agriculteurs pourraient offrir une alternative efficace pour relever l’agriculture en Afrique Subsaharienne (Moumouni et al., 2019).
Un modèle endogène de diffusion des innovations agricoles
Il a été constaté qu’après la diffusion des pratiques de gestion durable des terres par les concepteurs (politiques, recherche, développement), certains agriculteurs ne pratiquent pas immédiatement les innovations reçues. En effet, une catégorie d’agriculteurs applique sur le tas ces pratiques, mais une autre partie conserve ces leçons, puis les éveille des années plus tard pour utilisation. Ces derniers estiment n’avoir pas eu besoin des pratiques de Gestion Durable des Terres (GDT) par le passé, mais aujourd’hui face à la baisse de la fertilité des terres, la dégradation des sols, l’indisponibilité des terrains et à la croissance démographique croissante, le besoin d’appliquer des pratiques restauratrices des terres........
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