menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Filières territorialisées et économie circulaire : Circular Value Chain Can...

11 0
11.01.2025

Les déchets/co-produits de la biomasse et des industries constituent des ressources précieuses (renouvelables ou non) pour les territoires et peuvent être à l’origine de nouvelles filières de production. A titre d’exemple, les déchets générés par la filière viti-vinicole (marcs de raisin, sarments, bouchons de liège…) sont recyclés et valorisés dans plusieurs domaines (p. ex. énergie, beauté, construction) (Avenir Viti-Agricole).

Rappelons que la filière « désigne l’ensemble des activités complémentaires qui concourent, d’amont en aval, à la réalisation d’un produit fini » (INSEE, 2016). Cette définition appréhende la filière sous l’angle du « produit » permettant d’analyser le comportement des acteurs impliqués (d’amont en aval) et les relations qu’ils entretiennent entre eux. Une deuxième approche centrée sur la « technologie » souligne le rôle d’une « technologie mère » à partir de laquelle émergent des branches et des produits nouveaux (Uzunidis, 2022 ; Laperche et al., 2024).

L’analyse en termes de filière s’est largement développée après la Seconde Guerre mondiale dans le contexte de reconstruction-restructuration des économies. Les travaux d’alors ont fait de la filière un outil utilisé dans le cadre des politiques industrielles portant principalement sur l’intérêt du développement de filières de production clés, la maîtrise des chaînes de valeur (par le biais de l’intégration verticale) et la création de « champions nationaux » (Stoffaës, 1980).

Progressivement, la mondialisation de la production, du commerce et de la finance a entraîné une division internationale du travail : les pays industriels se sont spécialisés dans des activités de haute valeur ajoutée, en particulier en Recherche et Développement (R&D). Puis, à force de délocaliser vers les Suds, les services deviennent l’atout principal de ces pays, drainant des emplois plus qualifiés et moins pénibles. Cette division du travail a mis évidence la fragilité des chaînes de valeurs globales, notamment avec la crise sanitaire du COVID-19. Le blocage des échanges internationaux a entraîné des pénuries en matières premières, produits intermédiaires, biens de consommation essentiels, … technologies (exemples, les vaccins, les céréales, les semi-conducteurs…) (Uzunidis, Adatto, 2023 ; Laperche, Uzunidis, 2023).

Le renouveau des filières de production territorialisées

En cas de crise sanitaire, géopolitique, environnementale, les filières globales se déboitent. L’économie circulaire (EC), pour limiter les impacts environnementaux et sociaux des crises, est prometteuse. L’EC est définie comme « un système d’échange et de production, qui, à tous les stages du cycle de vie des produits (biens ou services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact des activités productives et de consommation sur l’environnement » (Ademe). Quel que soit le secteur d’activité, des stratégies de production et consommation responsables, de valorisation des déchets ou co-produits appuyée par les progrès scientifiques et techniques, de réduction et d’optimisation des ressources peuvent s’avérer salutaires. A l’échelle territoriale, elles reconfigurent les filières........

© Alternatives Économiques (Blog)