« Et si la Sécu vous libérait ? Si la Sécu vous permettait d’agir en être libre, délivré des plaies et des malheurs qui vous menaçaient : la maladie, le chômage ? ». Lorsqu’il pose cette question faussement naïve, à l’été 2011, lors d’une série d’émissions pour France Inter, Bernard Maris rappelle une chose essentielle : oui, les progressistes ont toujours été du côté de la liberté.[1]

Liberté de penser, liberté politique, libertés syndicales, « libération de la femme », liberté des ouvriers face à leurs exploiteurs de patrons, libération des colonisés face aux colons… L’histoire intellectuelle de la gauche, c’est avant tout la conquête de libertés nouvelles.

Or voilà que se dresse face à nous un gigantesque obstacle, celui des mots. Partout sur la planète, la gauche dénonce le « néo-libéralisme ». Et donc... la liberté ! Le néo-libéralisme consiste à utiliser les moyens de l’Etat pour forcer la réalité à ressembler au modèle théorique de la concurrence parfaite, si cher aux – mauvais – économistes.

« Libre-échange » ; « ouverture » des anciens services publics en monopole à « la concurrence ». Et même « liberté de licencier » ! Partout, les politiques de régression sociale usent et abusent du registre éminemment désirable de la « liberté ».

Combattre le libéralisme ?

Jusqu’à tous nous piéger. Comment espérer vaincre un adversaire que vous qualifiez de « néo-libéral », et donc à qui vous concédez le mot de liberté ?

Nous qui aimons l’éducation gratuite, la contraception et l’avortement libres et gratuits, nous serions des ennemis de la liberté ? Et celles et ceux qui laissent mourir des gens faute de leur accorder........

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