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Abrogation des ZFE : pouvoir d’achat, qualité de l’air, climat, peut-on ten...

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18.06.2025

Les zones à faibles émissions ont été abrogées par un vote conjoint, à l’Assemblée nationale, des députés RN et LFI, qui se posent ainsi en défenseurs des automobilistes ayant le moins les moyens de passer à une voiture peu polluante. C’est évidemment une motivation respectable, mais qui constitue, a priori, un recul sur des objectifs au moins aussi importants, et eux aussi liés à la justice sociale, que sont 1/ la réduction de la pollution de l’air, source de maladies et décès prématurés y compris dans les quartiers de résidence des personnes qui garderont leur vieille voiture, et 2/ la préservation du climat, dont la dégradation frappe aussi de manière inégalitaire tout autour de la planète.

Une conciliation de ces antagonismes pourrait provenir d’une analyse des conditions techniques de déplacement en voiture dans et hors des villes. La plus évidente, qui avait justifié les ZFE, est que la pollution automobile n’est pas un problème de santé publique à la campagne. La seconde est qu’en matière de bilan carbone, les voitures électriques ont de multiples qualités pour les déplacements du quotidien : leur consommation baisse vraiment à petite vitesse alors que les moteurs thermiques continuent de perdre de l’énergie du fait du refroidissement du moteur ; elles ont un système de récupération d’énergie au freinage ; et surtout, dans la batterie d’une voiture électrique qui aurait 400 ou 500 km d’autonomie, la partie qui sert pour les 60 ou 100 premiers kilomètres rembourse assez vite le CO2 qui a été émis lors de sa fabrication, alors que la partie correspondant aux derniers 300 km, si elle ne sert en moyenne qu’une quinzaine de fois par an, a une analyse de cycle de vie aussi défavorable que le moteur thermique qu’elle va remplacer.

Il y a un autre équipement qui posera problème s’il n’est rentabilisé qu’une dizaine ou une vingtaine de jours par an : les bornes de recharges qu’il faudrait déployer avec une puissance électrique considérable, si elles devaient satisfaire la clientèle des grands départs en vacances. Si cette question est laissée au marché, quelques aires d’autoroutes devraient parfois être saturées de voitures ne pouvant ni recharger ni repartir sans risquer de tomber en panne un peu plus loin.

Tout ceci plaide pour un système transitoire dans lequel, en ville, on roulerait à........

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